Mon implication dans l'éducation et le dressage canins

Depuis 2003, où j'ai commencé à exercer ma fonction d'éducateur en club canin,  je n'ai jamais cessé de donner des cours en Education Canine mais aussi en Agility , plusieurs fois par semaine lorsque je suis à La Réunion.

De façon plus épisodique, j'encadre également des séances d'Obéissance ou d'Obérythmée, de manière formelle ou informelle,  au sein de clubs canins divers sous forme de séances uniques ou de rencontres s'étalant sur plusieurs jours.

En plus de cette activité bénévole de monitrice en club dans plusieurs disciplines, j'ai parfois, à la demande de particuliers,  fait de la rééducation comportementale dans le domaine privé, toujours gracieusement, ne souhaitant pas avoir les contraintes administratives liées  un statut professionnel dont je n'ai pas besoin.

J'ai également eu l'occasion d' éduquer un chien d'assistance pour une personne se déplaçant en fauteuil roulant, pour l'aider dans la réalisation de tâches quotidiennes.

En plus des certificats officiels nécessaires à l'exercice de mes fonctions en club ( formations CNEAC et CUN ) , pour parfaire mes connaissances j'ai suivi et validé, après 1 an de travail de recherches et de rédactions de multiples travaux sur  les sujets fondamentaux de la psychologie canine ( instincts, socialisation, agressivité, races, mécanismes et théories de l'apprentissage animal, névroses canines... ), l'un des modules de la formation de comportementaliste dispensée à l'époque par le CERFPA, le module  "Psychologie canine", avec la mention Très bien, assortie d'un stage en PNL.

Cette formation m'a permis d'optimiser mes connaissances  sur les thèmes suivant:

• Techniques d'apprentissage - la récompense
• Les techniques de conditionnement : les lois observées
• Les théories cognitives
• L'apprentissage psychophysiologique
• Les comportements innés
• Point de vue social de l'apprentissage
• L'instinct vu par les Béhavioristes et la psychanalyse
• Les Ethonaturalistes
• L'hérédité, comportement et agressivité
• L'intelligence animale- Tests d'intelligence
• L'éthologie et Lorenz Konrad
• La psychologie animale et la société animale
• Chronologie du développement comportemental
• Développement et neurogenese
• Les étapes du développement
• L'imprégnation et la socialisation intra-spécifique
• Interactions sociales et des jeux sociaux entre les chiots et les parents,
• Comportements sexuels aberrants
• Rejet de l'espèce propre et comportement de prédation
• Développement de troubles pathologiques
• Hiérarchie et hiérarchisation chez le loup gris, les chiens errants et le
• chien domestique
• Organisation sociale des repas, organisation du contrôle de l'espace et de la
• maîtrise du territoire
• Organisation des interactions sociales , expression de la sexualité
• Portraits & Personnalité et fiches de types morphologiques de races de chiens
• Les formes d'agressivité du chien
• Le Langage, la mémoire
• Le test de Campbell
• Généralités sur les névroses- les types de névroses canines

L'éducation et le dressage que je pratique se basent sur une approche positive, c'est-à-dire sur une relation de confiance, de respect et de partenariat entre maître et chien, et les apprentissages sont réalisés au moyens d'incitation par la motivation  (  lurring, shaping, capture ) et les renforcements primaires  ( friandises, caresses, jeux et jouets) ou secondaires ( clicker-training , pour certains comportements) .

Mes chiens sont éduqués sans utilisation de la laisse pour aucun de leurs apprentissage.

Toutefois, en Club, je m'adapte aux exigences du milieu: une laisse est donc de rigueur à titre de sécurité et de guide pour des maîtres à qui 'enseigne comment contrôler et interagir efficacement avec leur chien. Cependant, chaque fois que possible, nous lâchons les chiens "compatibles" ensemble, mais dans le but de les détendre et leur permettre de communiquer entre eux, en guise de "récréations".

Je dois également m'adapter  aux exigences des clubs où j'exerce, ce qui n'est pas toujours simple en éducation où  mes méthodes diffèrent parfois de beaucoup de celles des autres éducateurs... Mais ceci est une autre histoire.

Mon expérience des sports  canins

Les sports canins sont une occasion privilégiée de communiquer avec les chiens, voire de communier  avec eux, de partager des moments de plaisir complice et en partenariat , tout en cherchant à donner le meilleur de soi-même pour s'améliorer et se dépasser.

Je ne les pratique que dans le respect absolu de leur intégrité et de leur bien-être, et n'envisage aucune démarche qui n'intègre pas le chien comme un acteur volontaire et partageant le plaisir que j'y trouve moi-même.

1. • L'Obéissance:
   

Je l'ai découverte avec Tara, parce que c'était à l'époque la continuité de l'éducation. A mes débuts je n'avais pas de moniteur spécifique à la discipline, et je n'en ai jamais eu depuis. On peut donc dire que je suis autodidacte en la matière. Tara, fût la première de l'île de La Réunion à bénéficier de méthodes positives .  Malgré le scepticisme ambiant initial du fait de mes méthodes, Tara  n'a récolté  que des qualificatifs Excellents depuis le CSAU jusqu'à ses premiers concours en classe 3....!

Bebop et Blue Boy ont pris le relais, et  si j'ai arrêté Bebop en classe 2,  à cause de son anxiété  Blue Boy a mené une jolie carrière dans cette discipline où il aura été multi-finaliste, membre de l'équipe de France, vainqueur de nombreuses coupes régionales dans 4 régions différentes.  Cette discipline nous permet de partager énormément de moments très complices et agréables. Ses résultats et le plaisir manifeste qu'il éprouve à travailler me confortent dans mes méthodes, exclusivement basées sur le renforcement positif, la confiance mutuelle, une relation basée sur le respect et la remise en question de soi.

1. • L'Agility
   

  Je l'ai découverte avec Tara en 2001, et, peu après, j'y ai également conduit Lilou, puis Ulysse, tous 3 non LOF. Tara a foulé les rings de concours durant 6 ans, Lilou durant 8 ans, et Ulysse, malheureusement uniquement sur quelques concours car il avait un problème de vue lié à la luminosité - indécelable lors de nos entraînements qui étaient toujours nocturnes, cela lui avait valu de porter des lunettes fumées, mais insuffisamment efficaces pour pratiquer ce sport...

Il n'y avait aucune technique de conduite ou d'entraînement un peu élaborée connue à La Réunion. Lorsqu'en 2004 le groupe Agility  de mon club s'est effondré, après que notre matériel ait subi un incendie et que le moniteur soit parti, j'ai été parmi les tout derniers à ne pas lâcher prise. J'ai fabriqué des obstacles, continué à me rendre au club avec 3 autres passionnés, et pour améliorer ma technique, j'ai tout appris par moi-même.

Internet, à partir de 2005, m'a été d'un grand secours pour ça.  J'ai  ainsi appris les principes et  j'ai été la toute première agilitiste à appliquer certaines techniques de conduite et d'entraînement sur l'île: 2on/2off, Jeannettes, Ketchkers, runnings contact et études des trajectoires, notamment...

Contrairement à ce qui se faisait à La Réunion j'ai ainsi appris à  pratiquer dans un esprit où le chien est toujours valorisé, où l'esprit est toujours positif et où chaque erreur est une occasion de modifier ma propre attitude et non de sanctionner le chien. Bebop et Blue Boy en ont bénéficié dès le départ de leur formation ce qui n'est certainement pas étrangers à leurs succès... Depuis, j'enseigne et  continue d'être ma propre monitrice.

Toutefois, en 2010, ayant constaté que mes borders et moi formions des équipes plus performantes que je n'aurais cru , de par nos résultats en Métropole dès les premiers concours que nous y avons faits, où Bebop notamment remportait beaucoup de podiums,  j'ai ressenti le besoin d'aller apprendre auprès des meilleurs pour optimiser mon travail, afin d'améliorer tout ce qui pouvait l'être. J'ai alors commencé à chercher des conseils auprès de conducteurs émérites en Métropole.  Patrick Servais et Patrice Willaume ont été de ceux-là. J'ai finalement choisi de m'inscrire au club du Val de Metz en 2010, en Lorraine, pour bénéficier de l'enseignement passionné et passionnant de Patrice pendant mes séjours sur place. Il m'a ainsi apporté une partie de son savoir pendant les quelques mois  et séjours que j'ai passées en Lorraine en 2010.

Techniques de pointe, analyse très poussée, passion, patience à toute épreuve, amour et respect absolu du chien, remise en question, son enseignement restera toujours  pour moi une référence.

Blue Boy a appris en 2007 les runnings contacts sur la passerelle, suivant les conseils de Silvia Trkman, qui l'a fait figuré sur une de ses vidéos. Il semblerait, selon certains agilitistes réputés, qu'il ait été le premier et, jusqu'en 2012 un des seuls, sinon  le seul chien de la catégorie C en France à appliquer cette méthode - spectaculaire - avec succès.

Cependant Blue Boy est un agilitiste excellent mais aléatoire,  tandis que Bebop, finaliste et vice-champion régional, est le meilleur chien d'Agility que j'ai eu à ce jour, un chien véritablement excellent.

1. •L'Obérythmée
   

  J'ai découvert cette discipline avec Tara, en 2004, par le biais de la revue Sans Laisse, à laquelle j'étais abonnée. J'ai alors appris des tours à ma petite chienne, et nous avons mis au point une petite chorégraphie, qui n'a jamais été présentée en public, faute de personnes intéressées. Mais nous y prenions du plaisir. Elle avait appris les figures basiques, et les réalisait avec beaucoup de joie.

La discipline n'était pas encore reconnue par la SCC.

Quand mes borders sont arrivés, il était prévu aussi que nous nous amuserions dans cette activité. BlueBoy  s'est révélé  être très doué pour apprendre quantité de choses. Bebop, bien que beaucoup moins performant en terme de facilités d'apprentissage, est néanmoins un passionné aussi.  Bien que ce n'était pas un objectif, l'enthousiasme et le talent de Blue Boy nous ont emmenés en concours , jusqu'à finalement remporter le GPF en catégorie avancée et devenir ainsi le 2eme champion de France de l'histoire  à l'âge de seulement 2 ans 1/2!

1. • Le troupeau
   

C'est , entre autres, la perspective de découvrir ce nouveau type d'activité qui m'a amenée au Border Collie. J'avais donc en tête de pratiquer le troupeau avant-même d'accueillir Bebop et Blue Boy. C'est aussi un passage quasi obligé pour l'épanouissement total des chiens de cette race.  J'ai dû me lancer dans l'aventure sans encadrement, armée seulement des conseils glanés sur internet, les livres et les vidéos, guidée par les exercices demandés en Spécial Border. Puis  j'ai eu l'occasion de rencontrer des conducteurs et compétiteurs réputés , qui m'ont tous apporté des morceaux de connaissance. Blue Boy a eu son CACCBT sans que je ne le recherche, à l'issue d'un stage où je ne m'étais rendue que pour progresser, et du coup, nous avons pu nous lancer aussi en concours Inter-Race, mais l'occasion est très rare. Il a néanmoins pu atteindre le niveau 3 enseulement 5 concours!

J'ai la chance de connaître quelques éleveurs de brebis particulièrement ouverts d'esprit et sympathiques qui m'ont permis  de m'entraîner sur leurs bêtes, en Métropole et à La Réunion. Mes chiens et moi leur devons beaucoup. J'ai fait l'acquisition de mes premières brebis en 2012.

Blue Boy , issu de lignées de travail sur bovins, comptant plusieurs champions internationaux, est sorti en concours jusqu'à ses 10 ans, et s'est avéré être un très bon chien, dont j'ai été le facteur limitant, faute de pratique régulière des concours. Breveté troupeau de la SCC, mais également en niveau 3 en spécial Border où nous nous sommes fait plaisir plusieurs années et où il     ur     égalemen goûté à une classe 4.

Kate, fille de Gary à Serge Van Der Zweep nous a rejoints en 2012, âge où son père, devenu fameux depuis,  posait ses premières pattes sur des rials internationaux! Depuis l'âge de 8 semaines, elle montre un instinct et un style qui comblent toutes mes attentes. Sélectionnée pour le championat de France classe jeune, il s'y est classée  4eme.

1. •Le frisbee
   

Bien que je n'en parle pas ici, je pratique ce sport chaque jour depuis 2007! Je m'y suis  essayée pour la première fois avec Tara au début des années 2000, lorsqu'elle était jeune, mais elle ne s'y est jamais intéressée. A l'époque, j'avais un mauvais frisbee, les hyperflite n'étaient pas encore sur le marché français... J'ai essayé à nouveau avec mes Borders dès que leur croissance me l'a permis et , non seulement ils ont adoré, mais en plus Lilou, alors âgée de 5 ans, s'est révélé adorer ce jeu aussi! Etant tous les 3 de grands sportifs, j'ai choisi de faire de ce sport leur moyen de garder la forme, en les y entraînant chaque jour. Afin de préserver leurs articulations, déjà mises à rude épreuve par l'Agility, je ne travaille aucun figure acrobatique susceptible de faire sauter le chien: je ne fais que tirs en longueur et bas, le but étant que le chien attrape le frisbee sans monter  en hauteur ni se contorsionner, tout en courant  vive allure. Le frisbee est aussi très vite devenu, pour tous les 3, la récompense suprême, plus motivante que la balle, lorsque j'entraîne dans d'autres disciplines... J'ai la chance d'avoir un grand terrain juste derrière chez moi pour satisfaire mes 3 loups sportifs . C'est un grand moment de détente et de bonheur chaque jour.

1. • Le mordant sportif
   

C'est pour Bebop que j'ai pratiqué ce sports, 2 fois par semaine durant 1 an et demi.  Je l'ai fait parce que, d'une part, Bebop avait un mordant naturel assez remarquable, ce qui me permettait d'espérer m'amuser avec lui dans un nouveau sport, que, d'autre part, j'espérais améliorer sa confiance en lui, défaillante. Nous y avons pris beaucoup de plaisir, mais sans assez d'implication de la part du moniteur à mon goût pour l'aider à surmonter ses appréhensions du coup de feu ( problème résolu par mes soins, mais sans suivi au club... ) et le temps que ces séances me prenaient (3 heure de présence sur place plus une heure de route pour faire mordre Bebop pendant 10 minutes... Tout cela a fait que j'ai finalement arrêté.

1. •La recherche Utilitaire
   

j'ai adoré pratiquer cette discipline, que j'ai pratiquée durant une année avec Tara qui m'y a emmenée. Elle était très douée pour le travail au flair : en Obé, elle n'a jamais de sa vie hésité ni ne s'est jamais trompée sur l'exercice de l'odorat , qui était très clairement son exercice préféré, qu'elle était d'ailleurs toujours capable d'exécuter parfaitement peu avant son décès. En RU, elle travaillait en pistage, alternativement en pleine nature et en décombres. Elle avait la confiance en elle, l'application et le calme requis. J'ai adoré me laisser guider par elle pour trouver les victimes, et elle a adoré me guider vers elles. Malheureusement cette discipline me prenait tous mes samedi après-midi, pour n'y faire , dans le meilleur des cas que 2 pistes. Je n'ai donc pas renouvelé mon adhésion à l'association où je m'y entrainais, après 1 ans de pratique. Mon plus beau souvenir est celui  où, alors que Tara pistait en décombres ( elle n'avait pas encore appris le questage )  un petit troupeau de chèvres est passé devant nous, coupant la piste. Nous nus sommes interrompues, j'ai attendu que les chèvres s'éloigne, et Tara a repris sa piste comme si de rien n'était...

1. •Le Cani-cross
   

Ce fût une brève expérience: souhaitant entretenir ma forme, je me suis acheté une ceinture spéciale, des harnais et ligne de trait adaptés pour courir avec mes chiens. J'ai couru ainsi harnachée avec 2 chiens en une paire de fois, suite à quoi j'ai eu ma seule et unique crise de sciatique de ma vie. Le médecin m'a alors déconseillé vivement la course sur du dur, sous peine de récidive... Peu de temps après cet épisode un cani-cross était organisé en pleine nature, au profit de l'association où je faisait de la RU. J'y ai participé, pour le plaisir, avec ma fidèle Tara. Étant bien peu entraînée, ce fût difficile, mais nous étions dans la première moitié, et, surtout, Tara a parfaitement géré la course, de bout en bout. Ce fût pourtant une belle expérience, l'excitation du départ, les équipes tout autour, puis le calme et les efforts conjoints de ma belle et de moi. Elle avait tout compris, dès le départ... Mais je ne pense pas renouveler l'expérience à cause de mes genoux fragiles, désormais.

1. •Le Cyno-bike 
   

Nous nous sommes aussi essayé au  cyno-bike, mais vraiment très peu car d'une part , le Relief de La Réunion  ne s'y prête vraiment pas, et d'autre part mes genoux un peu fragiles n'apprécient guère les mouvements de pédalage

1. •Le Flyball
   

J'ai eu, une seule fois,  l'occasion d'essayer cette activité en 2007, sans conviction. J'ai trouvé ça plus sympathique  que je ne m'y attendais, mais je trouve la dimension de communication avec le chien beaucoup trop limitée pour me convenir. Du coup, dans la mesure où mes chiens peuvent s'éclater avec moi dans d'autres sports qui me correspondent davantage, je ne vois pas l'intérêt de pratiquer celui-ci...

La Compétition

Qui dit sport dit , bien souvent, compétition.

On peut bien sûr pratiquer un sport sans concourir, je l'ai fait en ring, en frisbee, en recherche utilitaire... Mais,  participer à des compétitions, démonstrations ou tout autre rassemblement sportif canin reste  chose que j'aime beaucoup vivre, pour de multiples raisons:

D'une part, la compétition fixe des règles et des niveaux de performance qui permettent d'orienter la façon dont je travaille avec mes chiens. C'est à la fois un cadre de travail, et un moyen de définir des  objectifs.

D'autre part, en compétition, on peut éprouver de façon ludique et objective la qualité de notre travail.

Enfin, les compétitions sont des occasions formidables et très enrichissantes de retrouvailles et de rencontres  entre passionnés , d' échanges , de discussions, de partages,  et  également des prétextes aux voyages.

Obtenir de bons résultats en compétition par ailleurs  est très gratifiant: c'est un peu la récompense du travail accompli en entraînement, une forme de reconnaissance objective de la qualité de ce travail. Bien sûr, le travail seul ne suffit pas, à assurer de bons résultats, la chance, les qualités intrinsèques du chien et d'autres facteurs jouent aussi.

Dans tous les cas, la compétition est pour moi un jeu, auquel je joue du mieux possible avec mes chiens, et avec des gens qui partagent le goût du jeu et nos compagnons canins. A ce titre, et parce que rien ne me motive autant que le partage, le dépassement de soi et la sensation de progresser, je suis, définitivement, une compétitrice, de celles qui aiment donner le meilleur et si j'aime gagner quand mon niveau me le permet, je prend autant de plaisir, parfois jusqu'aux larmes devant de beaux parcours de la part de concurrents.

Comment et pourquoi mes Border Collies m'ont rejointe

Je pensais ne jamais céder à la tentation d'avoir un chien de race pure, car un tel chien prenait fatalement dans mon foyer la place d'un malheureux que j'aurais pu sauver de la misère.

Vraiment, ayant été quelques temps  bénévole dans un refuge de la SPA locale , cette idée d'accueillir un chien que j'aurais acheté me déplaisait fortement. Il y en a tant de malheureux, aussi merveilleux que n'importe quel chien de race, qui se morfondent dans les refuges, ou meurent seuls et dans la souffrance , abandonnés de tous de faim, de blessures ou  de maladie dans la rue, parfois des 3 à la fois... A La Réunion, je n'ai de cesse que d'en recueillir, en soigner, en placer, mais parfois, je dois me résoudre à les laisser à la rue, et me contenter de leur donne quelques croquettes que j'ai toujours, en permanence, dans ma voiture à cette fin...

Devenue mordue d'éducation et de sports canins, j'avais pourtant très envie d'avoir un malinois ou un Border collie.

Pourquoi un Border? Parce que ce chien est fondamentalement un chien de travail, toujours prêt pour toutes les activités qu'on lui propose, prêt à se passionner pour ces jeux, y partager avec moi un intense plaisir; c'est ce dont j'avais désormais besoin, étant devenue véritablement passionnée par ces sports en tant que tels mais aussi parce qu'en plus, avec un Border Collie, j'allais pouvoir découvrir une nouvelle activité: la conduite de troupeaux... Un chien doté d'un instinct extraordinaire tel que le border collie allait m'emmener dans des sphères inconnues, me rapprocher de la nature , et j'avais très envie de découvrir et vivre  cela.

Mais ce n'était qu'un rêve impossible eût égard à mon éthique, ma volonté de sauver des chiens dont peu de gens voudraient plutôt que d'en acheter qui soient de race...

J'ai ainsi rêvé pendant 4 ans... ce sont finalement des amis qui m'ont amenée à céder à mon désir. Me dire que je n'avais qu'une vie, qu'il me fallait vivre mes rêves, ou encore  que j'avais déjà bien aidé les pauvres chiens de la rue, qu'il fallait que je me fasse aussi plaisir, et aussi le fait qu'un ami avait décidé d'en acquérir un, tout  cela m'a amenée à sauter finalement le pas.

J'ai donc pris contact avec des éleveurs de chiens dont les parents travaillaient régulièrement au troupeau.

Bien qu'ayant pris tout de même beaucoup d'informations, étant une débutante en matière d'achat de chien, je n'ai pas cherché à rencontrer les chiots ni les parents ( il faut dire qu'habitant La Réunion, c'était compliqué )  je n'ai pas recherché des lignées remarquables, mais simplement correctes, comportant au moins un ou 2 chiens "connus" pour ses qualités au troupeau..

J'ai ainsi été intéressée par 2 chiens, des "fins" de portées, en ce sens qu'âgés de plus de 2 mois, ils étaient les derniers à n'avoir pas encore trouvé leur maître définitif. Comme l'avenir allait le prouver, ce n'était pas pour autant de "mauvais" chiens...

Après 1 mois d'hésitations, je n'ai jamais été capable de choisir entre les 2, alors, devant l'insistance de mon homme, et l'incitation d'autres personnes, pouvant par ailleurs me le permettre car n'ayant pas d'activité professionnelle et un enfant désormais grand, j'ai finalement adopté les 2.

Le premier m'avait été décrit comme "très spécial" , "dominant", et nécessitant, de part son caractère, une personne qui connaissait bien les chiens ce qui s'est avéré exact.  Le deuxième ne portait pas encore de nom,  et m'a été décrit comme très indépendant, ce qui était exact aussi. L'un comme l'autre sont devenus des chiens exceptionnels et je n'imagine pas ne pas les avoir eu tous les 2, ensemble,  mes côtés.

Le premier s'appelait Bebop et j'ai appelé le 2eme Blue Boy.

Ma première chienne "de travail": Tara

Il y avait un pauvre chiot  apeuré qui se tenait auprès d'un autre étendu, mort, sur le bord de la chaussée.

Le même sort l'attendait si personne ne recueillait ce chiot.

En m'apercevant, elle s'est enfuie sur la voie rapide et s'est fait percuter par une voiture sous mes yeux. A son tour, elle gisait alors, immobile et gémissante. Un groupe de voitures arrivait au loin à très vive allure.  J'ai foncé pour l'arracher à ce terrible destin. Elle m'a grogné dessus, et a mis quelques semaines à  remettre de ses lésions, notamment à la hanche, mais Tara a survécu.

C'était la première fois que je recueillais un chiot. Etant le premier de mes chiens qui ressemblait beaucoup à un chien de race ( en l'occurrence un gronendael), je me suis renseignée sur celle-ci. Ainsi ai-je appris que les bergers Belges avaient besoin de travailler, et se prêtaient fort bien à l'éducation et au dressage dans diverses disciplines sportives. J'ai alors décidé que j'emmènerai Tara en club canin, pour y pratiquer avec elle ce sport  où les chiens doivent négocier des obstacles divers, que je voyais depuis la route presque chaque jour, et qui m'interpellaient tant... Il s'agissait d'obstacles d'Agility.

Tara a donc été ma première chienne à aller en club. La pauvre a essuyé les plâtres. Eduquée en méthodes traditionnelles, elle a souffert de ce type d'éducation bien peu adapté à son mental sensible et dominant à a fois, et ce, dès ses 5 mois...

Mais cela n'a heureusement pas duré: après quelques mois d'éducation, j'ai voulu essayer de travailler autrement, en prévision du brevet d'obéissance que j'avais décidé de lui faire passer, mais sans trop savoir comment m'y prendre, si ce n'est que je ne voulais plus contraindre ma chienne .

Les responsables du club ont non seulement accepté que je travaille seule, mais également que je travaille comme je l'entendais. Même si, ce faisant, ils me testaient peut-être, je leur dois donc la suite de mon histoire.

Bien qu'évoluant seule, et complètement à tâtons, car les méthodes douces n'avaient absolument pas cours à  la Réunion ( c'était en 2001 ), j'ai constaté qu' en travaillant essentiellement avec des récompenses  les résultats étaient remarquables, rapides et surtout, Tara prenait du plaisir à exécuter les commandes.

Néanmoins, je n'avais pas encore LA bonne méthode.  Je n'avais alors ni internet ni aucune personne-ressource pour me guider dans la pratique de ce type de méthode et ma pratique n'était alors que le fruit de ma réflexion, pas toujours idéale,  je commettais encore bien des erreurs, mais j'avais trouvé ma voie.

Tara est sortie en concours d'Obéissance, et n'a connu que des premières places et des qualificatifs Excellent, aux CSAU, Brevet, classe 1, classe 2, et ses 2 premiers concours en classe 3 , classe qu'elle a intégré à l'âge de 2 ans 1/2...

C'était une belle revanche sur les quelques personnes sceptiques voire moqueuses devant mes méthodes...

Tara travaillait en effet simplement à la croquette, aussi longtemps qu'elle a été entraînée, et cela n'avait pas courts sur l' île.

Puis, en 2006 le nouveau règlement est passé, et j'estimais que Tara, dont la suite au pied par exemple manquait de contact, les rappel bloqués, de vitesse, car appris à ses tout débuts, n'était pas en mesure d'être performante.  Elle a donc été retraitée d'Obéissance en 2006.

Mais elle a continué l'Agility où elle avait un très bon niveau. En 2007, dernière année où elle a concouru, elle était vice-championne de La Réunion, derrière une chienne beaucoup plus lente - et donc plus sûre...

Tara m'a également fait découvrir la recherche utilitaire, que nous avons pratiquée en pistage et en décombres, durant une année. Elle y était réellement très douée. Mais le temps me manquait pour poursuivre cette activité.

Tara a aussi été la première chienne a qui j'ai appris des tours d'obérythmée. Elle aimait ça, et j'ai imaginé et préparé une petites choré qui n'a jamais été présentée en Public, faute d'intérêt pour la chose sur l'île. J'avais découvert la discipline grâce à la revue sans laisse, en 2003 ou 2004.

Ma merveilleuse Tara est décédée à l'âge de 9 ans et demi, le 15 juin 2011.  La veille d'un de mes retours de Métropole.

Jusque là, bien que retraitée de toutes ses anciennes activités sportives, elle me suivait encore sur tous les entraînements de Bebop et Blue Boy, ou en ballade. Elle était une chienne remarquablement fiable et obéissante. Elle aimait plonger avec moi, tanteb mer qu'en rivière que dans notre piscine, me suivait partout, sans jamais poser le moindre problème. Elle servait aussi encore parfois de guide aux débutants lors de mes cours d'Agility, et ne rechignait pas à faire de petits parcours avec des barres à faible hauteur, avec enthousiasme malgré ses douleurs qu'elle semblait alors oublier.

Paix à ton âme, ma Tara, ma bien aimée, qui m'a tant apporté, et tant donné.

Mes autres chiens

A part mes Border collies, tous mes chiens ont toujours été des chiens recueillis dans la misère de la rue.

J'ai entraînés d'autres de mes chiens en sports canins, Lilou  notamment, recueillie dans la rue , peut-être croisée boxer/malinois, en Agility aujourd'hui âgée de 10ans, mais toujours hyper agile et active dans cette discipline, bien qu'elle court beaucoup moins vite que dans sa jeunesse. Ulysse, le malinois, malheureusement atteint d'une pathologie rare au niveau des yeux, qui nous a quitté il y a plusieurs années maintenant.

Dolce, une croisée labrador, a fait un bout d'essai en Agility si peu concluant ( ça ne l'intéressait absolument pas... ) que je n'ai pas insisté.

Depuis le décès de Tara, mes actuels compagnons canins, en plus de mes Borders arrivés en 2006, et Kate en 2012, sont Lilou, City, Belle et Schtroumph , tous recueillis dans la rue.

Au quotidien

Les chiens vont et viennent chez moi,  parfois ils y restent de plusieurs moi à plusieurs années avant d'être adoptés, comme Dolce, Yoda, Lucky, Lutine, Titoune.... d'autres font des séjours plus brefs, ou ont une histoire moins heureuse, comme Pépette, dcd, Pin'chou, disparu..., d'autres encore ne font qu'un séjour éphémère de quelques jours à quelques semaines, car j'en recueille  régulièrement des malades, blessés, affamés, souvent galeux, et parfois trop malades pour survivre...   j'essaye de les  retaper et les placer chaque fois que c'est possible, car ainsi je peux continuer d'en recueillir et donc en sauver de nouveaux. Certaines fois, je dois me résoudre à les confier à des associations ou des refuges... Depuis le récent décès de Tara, j'ai 6 chiens  à la maison, dont 3 qui n'ont jamais travaillé en club et ne travailleront jamais. Mes 2 Border collies, Belle, la croisée BA/malinois terrorisée par la crainte d'être abandonnée, qui aime tout le monde,  à qui rien ne  plait tant qu'être installée dans sa panière , à l'abri du besoin, City, une chienne extrêmement sauvage lorsque je l'ai trouvée, que j'ai mis, en la nourrissant tous les jours, par tous les temps,  plus d'1 an 1/2 à amadouer suffisamment pour l'amener à la maison une veille de tempête. Elle est restée sauvage, mais chaque année un peu moins. Aujourd'hui, elle est capable de venir nous faire des bisous d'elle-même, en restant sur ses gardes... C'est une belle victoire... et une vraie leçon sur la socialisation... Et Schtroumph, le petit chien trouvé affreusement blessé au cou, qui n'a pas trouvé preneur et a dû être amputé d'un orteil.

Quelques photos de ces chiens qui , parce qu'ils m'ont accompagnées plusieurs années durant, font à jamais partie de moi - d'autres cependant m'ont accompagnée quelques jours, semaines ou mois, et restent également à jamais dans mon coeur, mais ils sont trop nombreux pour vous les présenter tous...